« Mais elle/il pleure? Vous me dites de laisser pleurer mon bébé? Il se lève! il vomit! » – Oui, il/elle n’est pas contente, se sent frustré(e), et il/elle exprime sa colère et son incompréhension. C’est tout à fait normal et sain. Et pour autant je vais vous demander de ne pas changer votre décision, comme lorsque vous décidez que « non, c’est 4 carreaux de chocolat et pas la tablette, ou encore, non il est hors de question que je te laisse manipuler cette bouteille de vin! », dans ces situations là, je suis sûre que vous êtes convaincu, que vous ne doutez pas une seconde, que vous gardez votre calme et que vous interdisez le comportement en question avec une posture d‘évidence. Et bien, c’est pareil pour le sommeil. Sauf que votre enfant, depuis ses 3-4 mois, conscientise tout ce qui se passe dans son environnement de sommeil, il a donc développé des croyances, des habitudes..et donc il faut l’aider à défaire cela, et à trouver un nouveau chemin pour acquérir de bonnes habitudes de sommeil. Vous le faites pour son bien être avant le votre. Il/elle a le droit de pleurer, de ne pas être d’accord, mais cela ne doit pas influer sur votre décision. « Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis »: vous assumez vos choix de parent, vous fixez le cadre et vous le respectez en accompagnant les émotions de votre enfant avec bienveillance. Alors je sais que généralement les parents qui s’intéressent à la question du sommeil sont souvent déjà eux même en dette de sommeil et qu’il est très dur pour eux de gérer leurs propres émotions. Je vais donc vous inviter à aller puiser dans des ressources dont vous ne soupçonnez sans doute pas l’existence ou à vous faire accompagner d’un professionnel de la régulation émotionnelle. Sachez que si votre posture est claire et que vous ne faites pas marche arrière, cela ne va pas durer. Les premières nuits sont les plus difficiles mais vous aurez des résultats rapides et cela vous confortera dans votre décision. Ne pas faire marche arrière est très important, lorsque bébé pleure et qu’au final, il finit dans votre lit alors que ce n’était pas ce que vous souhaitiez, vous faites ce que l’on appelle du « renforcement intermittent« , c’est à dire que vous renforcez le comportement que vous souhaitez voir disparaitre..et il/elle apprend juste à pleurer pour obtenir ce qu’il/elle désire. Ce n’est pas constructif. Dans ce que je vous propose, oui il y aura des pleurs (après 4mois, je ne connais aucune méthode sans pleurs, et pourtant cela fait des années que je me renseigne sur le sujet), mais ce sera un stress ponctuel pour un bénéfice à long terme. Et je ne vais pas vous inviter à laisser pleurer seul votre enfant, mettre des boules Quies et fermer les portes. Oui vous pouvez porter un casque ou des boules Quies (et vos grands enfants aussi d’ailleurs) pour atténuer les pleurs si cela vous permet de survivre à la tempête mais vous pouvez accompagner votre enfant par la voix, le toucher, la respiration, des aller-retours dans la chambre.. il y a une multitude de « méthodes » qui s’offre à vous. Plus votre bébé grandit et devient moteur, plus il sera necessaire de mettre de la distance (même couper le visuel parfois), c’est important aussi de comprendre que parfois votre présence aggrave ou accentue la plainte. Par contre, un bébé entre 2 et 8 mois aura besoin de vous sentir: vous pouvez rester à côté de son lit, poser votre main, chantonner, le mettre face à vous, assis sur vos genoux avant de le reposer… c’est votre chemin de parent, à vous de trouver vos propres outils. Le moins d’interaction possible sera le bienvenu, pas de grandes explications, pas de crise de nerf, pas de crise de pleurs car ça aussi c’est de l’interaction. Restez aligné, droit dans vos bottes, calme et convaincu. Je peux vous guider, vous donner des idées, des astuces mais généralement c’est votre instinct qui vous guidera dans ces moments là. J’insiste beaucoup sur la respiration, c’est d’ailleurs pour cela que chanter fait du bien, cela calme votre rythme cardiaque et vous apaise en même temps que votre enfant, mais vous pouvez simplement faire de grandes inspirations et expirations profondes. Vous pouvez répéter des mantras, phrases clés, qui vous aideront à garder le cap dans les moments difficiles: « je veux un bon sommeil pour toi, je ne veux plus que le sommeil soit une angoisse, tu es juste en train d’apprendre à dormir et à te rendormir seul(e), je ne peux pas le faire à ta place mais je suis là, j’ai confiance en toi, tu vas y arriver et ce sera une grande fierté pour toi demain matin… »